Comportements sexuels à risque chez les jeunes

young-couple-1031642_960_720L’entrée précoce dans la sexualité semble être un facteur de risque important des grossesses à l’adolescence 1. Plusieurs éléments semblent expliquer cette association. Les adolescent(e)s débutant leurs relations sexuelles avant l’âge de 15 ans semblent plus susceptibles d’avoir un nombre plus élevé de partenaires sexuels au cours de leur vie, de consommer de l’alcool ou de la drogue avant la relation sexuelle et de ne pas utiliser le condom 2. Comme souligné par plusieurs auteurs, la consommation d’alcool ou de drogues est souvent associée à des comportements sexuels à risque 3, rendant ces adolescent(e)s plus vulnérables de contracter une infection transmissible sexuellement et/ou par le sang ou de vivre une grossesse imprévue. La consommation peut altérer le jugement, diminuer la capacité à négocier le port du condom et diminuer la capacité à refuser les avances 4. Aussi, la déshinibition du comportement due à la consommation peut augmenter les chances d’initier ou de céder à des avances sexuelles 5.

Un autre facteur semble fortement corrélé avec l’entrée précoce dans la sexualité: la supervision parentale. Une meilleure supervision et un encadrement plus efficace des adolescent(e)s par leurs parents semble retarder l’entrée dans la sexualité et diminuer les comportements sexuels à risque 6. La situation familiale étant liée à la supervision parentale, il semblerait que les adolescents vivant avec leurs deux parents aient moins de comportements sexuels à risque 7.

Quelques chiffres…
• Une étude québécoise (Pica et al., 2012) a établi que 37% des élèves du secondaire âgés de 14 ans et plus ont déjà eu une relation sexuelle consensuelle (orale, vaginale ou anale), cette proportion étant plus élevée chez les filles.
• Selon cette même étude, une observation importante est liée à l’âge, allant de 25% pour les jeunes de 1re et 2e secondaire à 52% en 5e secondaire.

 

Vanessa Forgues, Sexologue M.A. & psychothérapeute
infosexologie@gmail.com

1. Baruch, 2012 et Miller et al., 1999; Longmore et al., 2001; Romer et al., 1999 et Rosenthal et al., 2001, dans Buhi & Goodson, 2006; Rotermann, 2008, dans Pica et al., 2012.
2. Markham et autres, 2009; Malhotra, 2008 et Rotermann, 2008, dans Pica et al., 2012
3. Boislard-Pépin, 2010; Kincaid et al., 2012; Kotchick et al., 2001; Lowry et al., 1994 dans Kotchik et al., 2001; Pica et al., 2012.
4. Boislard-Pépin, 2010
5. Berger & Levin, 1993, dans Boislard-Pépin, 2010
6. Bell et al., 2008; Boislard-Pépin, 2009; Boislard-Pépin, 2010; Kincaid et al., 2012; Markham et al., 2010; Resnick et al., 1997, Small & Luster, 1994 & Ku et al., 1993, dans McNeely et al., 2012 Kotchick et al.,2001 et Pica et al., 2012. 7. Boislard-Pépin, 2010;Herman & Waterhouse,2011; Kotchick et al., 2001 et Pica et al., 2012.

Impact des émissions à contenu sexuel sur le public adolescent

tv-vintageIl semble que le contenu médiatique visant la clientèle adolescente présente de plus en plus différentes formes de sexualité. Toutefois, il peut être difficile d’évaluer les impacts possibles de ce contenu sexuel. Ainsi, Manganello et al. (2010), se sont penchés sur les émissions télévisées visionnées par un public adolescent de sorte à déterminer leur capacité de jugement vis-à-vis du contenu sexuel présenté.

D’abord, il semblerait que les thèmes sexuels présentés dans les divers médias pourraient avoir un impact réel et mesurable sur l’attitude des adolescents vis-à-vis la sexualité et leurs comportements sexuels (Bleakley et al., 2008; Brown & Newcomer, 1991; Collins et al., 2004; Kunkel et al., 2007; Pardun et al., 2005; Strouse & Buerkel-Rothfuss). Étant donné que les adolescents passent de nombreuses heures devant la télé, il semblerait que ce média devienne une source de socialisation et d’éducation à la sexualité, bien que les messages diffusés aillent souvent à l’encontre des messages de prévention de la santé publique…

Selon Wards et al. (2001), il existe des différences significatives entre les sexes en ce qui concerne la perception des messages sexualisés. Les individus de sexe féminin auraient davantage tendance à percevoir les scènes comme étant réalistes. De plus, les personnes rapportant écouter la télévision plus longtemps étaient aussi plus portés à souligner le réalisme. Ainsi, l’hypothèse voulant que les jeunes écoutant la télévision de façon régulière et continue pourraient être plus influencés par les messages véhiculés dans les médias et possiblement, les intégrer et adhérer aux stéréotypes véhiculés semble être une hypothèse plausible. Selon Manganello et al. (2010), dans certains cas, les comportements sexuels et les attitudes vis-à-vis la sexualité influencent aussi la perception du contenu sexualisé présenté aux jeunes.

Parfois, les messages ou le contenu sexuel retenu par les chercheurs ou les adultes n’est pas identifié comme tel par les adolescents. Selon l’étude de Manganello et al. (2010), les chercheurs et les adolescents sont plus susceptibles d’être en accord sur l’absence de messages ou de contenu sexuel que sur sa présence. Les conclusions de cette étude ont permis de constater que la détection des messages sexualisés par les adolescents est présente lorsque la sexualité est claire (ex.: relation sexuelle), mais peu considérée lorsqu’il s’agit de séduction ou de messages à double sens. D’autres études sont toutefois nécessaires pour bien cerner les impacts des messages sur les adolescent(e)s.

 

Quelques pistes…

Plusieurs adultes se questionnent quant à la meilleure attitude à adopter face à leurs ados. Plutôt que de tenter de contrôler l’accès à tout prix, il peut être pertinent d’utiliser les contenus présentés comme des opportunités d’éducation à la sexualité. Demandez-leur par exemple de vous parler de leur perception et de leur opinion quant aux comportements et attitudes des personnages. Ainsi, en facilitant le dialogue, vous serez davantage en mesure de nuancer certaines perceptions ou encore, de déconstruire certaines croyances possiblement erronées. De plus, en démontrant de l’ouverture, votre ado comprendra qu’il peut se tourner vers vous!

Vanessa Forgues, Sexologue M.A. et psychothérapeute
infosexologie@gmail.com

Aborder la sexualité avec son enfant

Aborder la sexualité avec son enfant? Oui, mais comment et à quel âge?!!

C’est la question que beaucoup de parents se posent… En fait, les enfants sont réellement comme des éponges et l’éducation à la sexualité se fait non seulement par ce que vous faites et dites, mais aussi par ce que vous ne dites pas… Plus ce sera tabou, plus l’enfant risque de grandir en ayant une vision plutôt négative de la sexualité. À cela, on peut tout de même ajouter quelques bémols… Dans tous les cas, il est préférable d’adapter l’information aux besoins et à l’âge de l’enfant. Différentes situations de la vie quotidienne peuvent emmener un jeune à se questionner vis-à-vis la sexualité et cela est tout à fait normal. En tant que parent, il est de votre devoir de donner une réponse vraie, en utilisant les « vrais mots », tout en adaptant le contenu de la réponse à l’âge de l’enfant. Ne vous en faites pas, si ce n’est pas assez détaillé à son goût, il/elle risque fort bien de poser davantage de questions! 

Si cette question vous intéresse, vous pourrez en apprendre davantage surhttp://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3_ans/viefamille/fiche.aspx?doc=parler-sexualite-enfant&utm_campaign=vie_famille_1_3