Dans un contexte où les diagnostics de santé mentale s’accompagnent de plus en plus de médication chez les jeunes, il semble pertinent de se questionner quant à l’accessibilité des services en santé mentale. Parfois, les médecins généralistes prescrivent une médication sans réellement être en mesure d’effectuer le suivi. Comme tout médicament, la possibilité d’effets secondaires peut avoir un impact sur la condition physique et psychologique de l’individu et ainsi, sur l’obse…rvance à la médication. Par ailleurs, les interactions possibles avec différentes substances sont parfois peu explicitées, donnant lieu à des situations à risque.
Mon objectif n’est certainement pas de diaboliser la médication qui est certainement nécessaire dans certains cas, mais je suis d’avis qu’en la combinant à la psychothérapie, les pronostics sont meilleurs et les gains maintenus.
Il n’est pas rare d’entendre un jeune en détresse ne pas avoir accès à des services en santé mentale dans des délais raisonnables ou avoir des épisodes de crise entre les rencontres de suivi trop espacées.
Ne serait-il pas plus pertinent d’aider le/la jeune à développer certaines stratégies pour mieux gérer son anxiété ou encore, lui offrir un espace pour parler de ses difficultés?
Dans l’article, on présente quelques données qui peuvent susciter une réflexion sociétale sur la prise en charge des difficultés d’ordre psychologique:
« – 1 jeune sur 12 a reçu un antipsychotique ou un médicament pour traiter des troubles anxieux ou de l’humeur en 2013-2014
– Plus de 5000 Québécois de 12 à 18 ans ont reçu une ordonnance d’antipsychotiques en 2015, contre 2800 en 2005
– Selon la Régie de l’assurance maladie du Québec, 13 % des jeunes du secondaire ont reçu un diagnostic de TDAH confirmé par un médecin
– Les Québécois consomment 35 % des médicaments anti-TDAH prescrits au Canada
– En 2014, le nombre de pilules de Ritalin consommées au Québec a grimpé de 12 % par rapport à 2013
– En 2014, la Régie a remboursé des antipsychotiques pour 108 enfants de cinq ans et moins et des antidépresseurs pour 63 enfants de cinq ans et moins »
Vanessa Forgues, Sexologue B.A., M.A.
infosexologie@gmail.com