Dépression post-partum
Il semblerait qu’une grande proportion des nouvelles mères ne connaisse pas la possibilité de vivre une dépression post-partum (Ajoulat, Libion & Rose, 2007). Des études auraient également démontré que les femmes plus au courant de cette réalité vivraient moins de symptômes dépressifs suite à l’accouchement que les autres femmes et seraient plus enclines à demander de l’aide en cas de difficulté (Ajoulat, Libion & Rose, 2007).
Prévalence
Selon Schmidt et al. (2006), jusqu’à 50 % des jeunes mères éprouveraient des symptômes dépressifs dans l’année suivant la naissance de leur enfant et la fréquence la plus élevée de ces symptômes serait observée trois mois après l’accouchement. Selon une étude à plus large échelle, la dépression post-partum toucherait près de 15% des mères (O’Hara & Swain, 1996).
Comment reconnaitre la dépression post-partum?
Étant donné que l’accouchement est un évènement intense pour la femme et le couple à divers égards, des sautes d’humeur, des pleurs, l’irritabilité ou l’anxiété peuvent survenir. De façon générale, ce « baby blues » durera jusqu’à environ 10-15 jours après l’accouchement. Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, de 50 à 80% des mères connaitraient cette forme légère de dépression, aussi appelée le « syndrome du troisième jour ».
Lorsqu’il s’agit de dépression post-partum, la tristesse, l’épuisement, l’irritabilité, des changements dans l’appétit et l’anxiété peuvent s’installer de façon plus permanente, nécessitant parfois une aide professionnelle (médecin, psychologue). La dépression post-partum peut se présenter à tout moment suivant l’accouchement, mais de façon plus générale, dans les six mois suivants la naissance. Pendant cette période pouvant durer jusqu’à un an, les mères tendent à avoir l’impression de ne pas être à la hauteur et tendent à ressentir de la culpabilité et parfois, un certain désintérêt envers l’enfant.
Évidemment, la lecture d’informations sur le sujet ne remplaçant pas un avis médical, si vous vous reconnaissez dans la description des difficultés précédemment mentionnées, une consultation médicale pourrait s’avérer bénéfique afin de diagnostiquer une dépression post-partum et proposer des pistes de solution.
Facteurs de risque
Sans grande surprise, la satisfaction conjugale avant l’arrivée d’un enfant est un prédicateur important de l’équilibre familial par la suite (Goodman, 2011). Ainsi, pour un couple ayant une relation difficile, il est possible que l’arrivée d’un enfant contribue aux difficultés conjugales précédemment existantes. La naissance de l’enfant pourrait également être associée à une plus grande anxiété lorsque le couple vivait à la base une certaine détresse conjugale (Goodman, 2011). De plus, le manque de sommeil pouvant affecter l’humeur, il semblerait que l’accumulation de fatigue avant l’accouchement et après l’arrivée de l’enfant puisse contribuer aux symptômes dépressifs. Par ailleurs, le stress serait également un facteur de risque. Finalement, la qualité du réseau de soutien pourrait prévenir la dépression post-partum ou, le cas échéant, favoriser le rétablissement, d’où l’importance de s’entourer de personnes de confiance et de partager son vécu et ses expériences heureuses, comme les plus difficiles.
En conclusion, si vous vivez certaines difficultés d’ordre psychologique suite à la naissance de votre enfant, n’hésitez pas à consulter un médecin ou un psychologue afin de recevoir du soutien. De plus, dans certains cas, la pharmacothérapie, notamment l’utilisation d’antidépresseurs, pourrait s’avérer bénéfique. En ce qui concerne les difficultés d’ordre conjugal, la sexothérapie pourrait également être indiquée.
Pour tout questionnement quant à votre état ou celui d’un(e) proche, vous pourriez également vous référer à la Ligne Info-Santé (811).
Vanessa Forgues, Sexologue B.A., M.A. (cand.)
infosexologie@gmail.com
Une réflexion sur “La dépression post-partum”