Pour un homme, parler et blaguer à propos de son pénis semble assez fréquent, bien que les préoccupations quant à la taille et l’apparence du pénis soient plutôt répandues. Mais qu’en est-il de la vulve? Vous avez déjà entendu une femme parler de son rapport à sa vulve? Plus rare, n’est-ce pas!…
L’industrie de la chirurgie esthétique est une industrie très lucrative. Il n’en va pas autrement pour ce qui est de la chirurgie génitale, qui est d’ailleurs en augmentation constante depuis quelques décennies (Lowenstein et al., 2013). Il semblerait d’ailleurs qu’une forte majorité de femmes ayant recours aux chirurgies génitales ne présentent pas d’anomalies génitales ni d’indication médicale relative à une chirurgie (Barbara et al., 2015). La chirurgie génitale aurait donc une visée majoritairement esthétique.
Bon nombre d’auteurs s’entendent pour dire que le phénomène est en grande partie attribuable à la pornographie et les représentations de la « vulve parfaite ». Le manque de diversité en ce qui concerne les organes génitaux des femmes présentées dans la pornographie de même que les retouches numériques contribuent à la perception de certaines femmes que leur lèvres sont asymétriques, trop volumineuses ou ont une couleur inhabituelle. En effet, les organes génitaux féminins, étant moins visibles que ceux des hommes, il est difficile pour les femmes d’avoir des modèles en ce qui concerne l’apparence « normale » d’une vulve.
Les préoccupations des femmes concernant leur vulve peuvent avoir des impact significatifs sur leur estime de soi sexuelle, leur désir sexuel ou encore, leur capacité à se laisser aller dans un contexte intime. D’ailleurs, l’étude de Moran et Lee (2013) a démontré que les femmes exposées à des images retouchées de vulves avaient par la suite une opinion biaisée de ce qu’est une vulve normale et désirable.
The Great Wall of Vaginas
C’est ainsi que le projet « Great Wall of Vaginas » s’est développé afin de pallier au manque de diversité des organes génitaux féminins présentés. Tel que le souligne l’artiste, les vulves et les lèvres sont aussi différentes que les caractéristiques des visages.
Dans le cadre du projet, 400 femmes de 18 à 76 ans ont accepté que l’équipe de Jamie McCartney moule leurs vulves afin de créer des murales. L’équipe a également développé une section éducative sur son site Internet, par exemple en présentant des images avant et après un accouchement. Consultez leur site web pour voir les différentes mosaïques: http://www.greatwallofvagina.co.uk/great-wall-vagina-panels.
Et vous, quelle relation entretenez-vous avec vos organes génitaux?
Vanessa Forgues, Sexologue M.A. et psychothérapeute
infosexologie@gmail.com
Super article. J’ adore le projet murale! Et la section educative est vraiment intéressant. Merci Vanessa!
Merci! En effet, c’est vraiment super!