Regard scientifique sur l’éjaculation féminine

L’éjaculation féminine est un sujet très controversé dans le milieu de la recherche sexologique étant donné les diverses découvertes scientifiques qui s’opposent. Voici donc un aperçu de différentes théories.

Point G
Selon Wimpissinger (2009), l’éjaculation féminine se produirait, chez certaines femmes, pas toutes, à la suite d’une stimulation intense du point G.

Le point G a été nommé en l’honneur de Grafenberg, celui qui s’est intéressé à la région qui une fois stimulée, produisait une réaction orgasmique intense.

L’existence du point G est tout de même controversée en sexologie, car certains prétendent que le point G, qui est en fait une zone située dans la paroi antérieure du vagin, serait simplement une région où le corps du clitoris serait plus facilement accessible de l’intérieur du vagin. Lors de l’excitation sexuelle, les corps caverneux et le corps spongieux du clitoris se gonfleraient, tel que le présente l’image de droite. Ainsi, toute pénétration (pénis, doigts, objets sexuels) pourrait stimuler les structures internes du clitoris.

Certains gynécologues croient aussi que ce ne serait pas toutes les femmes qui réagiraient de la même façon à la stimulation vaginale du point G et même, certains autres disent qu’après avoir examiné le corps de plusieurs femmes, la zone à la texture de pelure d’orange ne serait pas détectable chez toutes les femmes.

Éjaculation féminine
Pour en revenir à l’éjaculation féminine ou comme le veut l’expression populaire, les «femmes fontaines», ce serait à la suite de la stimulation du point G qu’une quantité importante de liquide de couleur blanchâtre serait expulsée de l’urètre. Certains chercheurs ont longtemps pensé que l’éjaculation féminine pouvait être comparée à de l’incontinence urinaire. Cependant, après avoir analysé l’éjaculat féminin, ils ont découvert que le liquide contenait des substances comparables à celles retrouvées dans le sperme (Phosphatase Acide Prostatique (PAP) et des antigènes spécifiques à la prostate (PSA)). Les taux de ces deux éléments retrouvés dans le fluide expulsé lors de l’orgasme n’étant aucunement comparables à de l’urine, les chercheurs ont découvert la provenance de ces substances : les glandes de Skene.

Les glandes de Skene seraient situées de chaque côté du méat urinaire et produiraient le fluide blanchâtre. Pour ce qui est des éjaculations proprement dites, il ne faudrait pas croire la puissance d’éjaculation des femmes que la pornographie nous présente. Certains chercheurs ont recensé des cas où l’éjaculation était plus puissante et plus importante, mais généralement, il s’agirait plutôt de l’écoulement d’une quantité de liquide plus ou moins importante et dans certains cas, un débit moyen serait semblable au débit de la miction.

Éjaculation féminine et incontinence coïtale
Une étude de cas menée en 2011 se serait également intéressée à la composition chimique des liquides afin de distinguer différents types d’orgasmes (Rubio-Caillas & Jannini, 2011). Les chercheurs auraient comparé la composition chimique, la couleur, la densité et le volume des différents fluides biologiques (urine vs. 2 types d’éjaculat).

Capture d’écran 2016-05-12 à 17.43.44Selon le cas présenté dans l’étude, suite à l’orgasme, un premier liquide clair et abondant, obtenu via la stimulation de la paroi antérieure du vagin aurait été expulsé sous forme de projection. Ce liquide aurait une composition chimique différente de l’urine et n’aurait pas d’odeur particulière. Ce premier liquide présenterait également peu de PAP et de PSA.

L’acide urique, l’urée et la créatinine seraient également présents dans des proportions significativement différentes de celle de l’urine. Toutefois, étant donné la présence de marqueurs normalement associés à l’urine, les chercheurs ont établi que le liquide proviendrait de la vessie.

Capture d’écran 2016-05-12 à 17.39.59Suite à la projection du premier liquide, un second liquide aurait été sécrété plus sous forme d’écoulement, et ce, en plus faible quantité. Ce liquide aurait une apparence laiteuse et plus épaisse, s’apparentant au sperme chez l’homme. Le taux de PSA contenu dans ce
liquide aurait été significativement plus concentré et également, différent des taux retrouvés dans les sécrétions vaginales. Les chercheurs ont également associé ce fluide aux glandes de Skene.

Enfin, l’étude de Rubio-Caillas et Jannini fut la première étude à s’intéresser aux distinctions biologiques de l’éjaculation féminine, démontrant la possibilité du phénomène. Évidemment, la recherche n’est pas à établir la fréquence de l’expérience de l’éjaculation féminine chez la femme, mais les résultats préliminaires des études semblent prometteurs. Finalement, bien que l’éjaculation féminine ait été démontrée scientifiquement, il serait pertinent de se questionner quant au désir de vivre ou faire vivre l’éjaculation féminine à une partenaire!

Vanessa Forgues, Sexologue M.A. et psychothérapeute
infosexologie@gmail.com

 

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s