Chez les hommes hétérosexuels, il semblerait que l’éjaculation rapide soit la difficulté sexuelle la plus rapportée. Afin de déterminer ce qui est considéré une éjaculation rapide, il semble pertinent de se questionner quant à la durée moyenne de pénétration vaginale.

En ce qui concerne la sexualité, il y a souvent peu de façons de se comparer. Il semblerait d’ailleurs que la pornographie tende à teinter la perception que les gens ont de leurs ébats sexuels et de leurs organes génitaux. Par ailleurs, différentes études ont démontré que la satisfaction quant à l’image corporelle (Blond, 2008), notamment la taille du pénis, et l’estime de soi en ce qui concerne la sexualité pourraient être affectés par l’exposition à des corps et des scénarios sexuels irréalistes (Lundin Kvalem et al., 2014).

Selon l’étude de Waldinger et al. (2005), effectuée auprès de 500 couples recrutés dans 5 pays différents, il semblerait que la durée médiane de pénétration soit d’environ 5,4 minutes. La médiane est le chiffre représentant la tendance centrale, ce qui demeure plus représentatif que la moyenne qui peut être grandement affectée par des données aberrantes. Par exemple, dans l’étude, l’étendue des données était de 30 secondes à 44 minutes, ce qui aurait biaisé la moyenne, d’où la pertinence de la médiane.

Chez les hommes âgés de 18 à 30 ans, il semblerait que la durée médiane soit un peu plus longue, soit environ 6,5 minutes. Enfin, l’étude rapporte que moins de 25% des hommes dépasseraient le cap des 10 minutes. Chez les couples homosexuels, peu de données sont pour le moment disponibles.

PAR CONTRE…

Il est à noter que la durée de pénétration n’est pas nécessairement garante de plaisir. Certaines personnes préfèrent une cadence plus rapide, d’autres plus lente. Ainsi, l’éjaculation précoce/rapide est généralement définie comme l’éjaculation survenant avant l’intromission ou juste après l’intromission (moins d’une minute). Évidemment, diverses stratégies peuvent être utilisées pour moduler l’excitation sexuelle et allonger la durée de la pénétration, mais sachez toutefois qu’une insatisfaction quant à la durée de la pénétration n’est pas nécessairement synonyme d’éjaculation rapide! De plus, il semble important de souligner que la latence éjaculatoire peut être influencée par différents facteurs d’ordre physique tels l’âge, la fatigue, la consommation d’alcool et/ou drogues, etc. et des facteurs d’ordre psychogène, notamment l’anxiété ou le désir de performance.

En terminant, il existe différentes avenues de traitement possibles si jamais l’éjaculation rapide était une difficulté récurrente et persistante, notamment la sexothérapie!

Vanessa Forgues, Sexologue B.A., M.A. (cand.)
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